La belle au bois dormant

LA BELLE AU BOIS DORMANT

Elle, savait que la terre humide se souviendrait bien d'elle.

Dès qu'elle enlaça et retint si tendrement la douce hirondelle.

En ajustant sa robe sombre et ses poches creuses,

Remplies de lichens et de graines heureuses.

Émue, elle, s'endormit dans ces bras comme jamais avant.

Tel un galet assoupi au fond de la source du temps.

Rien n'entravait le rêve des étoiles de la bonté du firmament,

Mais les pensées titubantes sur la bouche entre-ouverte,

Réveillent les mots et les sens apaisés sur sa peau offerte,

À la lumière flottante des noctuelles sur les branches vêtues de pluie.

Autour de cette nuit où respire le royaume des soupirs abasourdis,

Au grè des senteurs douces du jour qui se tisse.

Mais à l'orée de l'âme, les fantômes d'une vieille colère se hérissent,

Les chuchotements de l'aube se mirent sur le soleil encore indécis sur sa terrasse,

En pensant que demain, le bonheur y serait forcément gravé,

Que d'un trait la vie tournerait les pages du livre abîmé.

Mais le velours du feuillage se froissait au comble du silence,

Laissant la lune bleue improviser un rire en pleine somnolence.

Photo: Moon Matt

By : Orrisen