À la recherche du mot perdu

À la recherche du mot perdu...

Les mots, on les voit passer, on les ignore, les oublie, faussement ou franchement, dans la nécéssité du ressenti, dans ce qui intéresse, concerne et nous parle.
Mais en jetant l’éponge, on se heurte à la page blanche.
J'ai pourtant toujours voulu prouver qu’il y avait autre chose, en dessous. Quelque chose qui me dirait que leur besoin est prévoyant, imminent dans leur sens et essence.
Parce qu'avant tout, il faut les aimer, les choyer, les savourer dès leur éveil, dans leur sommeil, à la folie comme dans leur furie.
Pour cela, je reviens toujours là, à cette page blanche.
Si j'écris encore c'est pour que mes silences parviennent jusqu'à toi, jusqu'à ta nuit, éveillent, sans remords, dégelent et courtisent irrémédiablement tes appréhensions, dans le plus mystérieux évanouissement des choses.
Que tu crois ce que tu vois, lis et vis dans le peu et le presque tout, du désarroi, de ce que je ne dis pas, cette part invisible que chacun a en soi. Comme une autre voix, une autre foi.
C'est vrai, je parle souvent de soleil, de mer, de lune et de pluie, sous-entendant rarement ce soi.
Sans laisser échapper la beauté comme la laideur, l'amertume comme la douceur dans la fragilité de la vie en sachant la savourer dans ses moments les plus fugaces de joie et de tristesse.
C'est bien dans la crudité de mes propres expériences, quelles qu'elles soient, qu'en moi, les mots prennent vie.
Que t'aurais-je dit entre la dernière goutte de pluie et le premier rayon de soleil?
Que t'aurais-je confié entre deux souvenirs quand on ne s'attend à rien et que l'on n'a plus rien à perdre. Ou quand on est un peu perdu ou que l'on nous attend quelque part. Que t'aurais-je dit ou pas dit du tout?
J'écris, transcris, mes goûts et mes humeurs, mes illusions et mes couleurs, au fil du Moi et de mes jours.
C'est en quelque sorte, ma vie qui se démaquille, file et défile, qui te raconte son présent, dépeignant son imparfait. Sachant que cela diminue le sentiment d'isolement, par conséquent, approfondit, élargit, nourrit et étend le sens et bonne relation avec tous ces mots de la vie, qui bien souvent, me font secouer la tête par la justesse de leur vérité et leur récit, me font même rire de moi-même ou des circonstances, en retrouvant toute leur vitalité ainsi que leur absurdité sans nuls être écrasés.
J’essayerai donc toujours d’écrire sans avoir peur des mots qui fâchent, de ceux qui trébuchent sur la page, ou de ceux qui ne s'y sont jamais posés.
J'ai écris et j'écrirai avant tout pour me faire plaisir, pour me faire pleurer. J’écrirai même pour faire la liste des choses que je ne vais pas faire, celles qui me passent par la tête, de celles que je n'ai pas encore faîtes.
J'écrirai et j’irai plus loin sans prendre de détours en repoussant toute prétention.
Vu que les mots n'ont pas de mur, ils arriveront toujours au creux de mes histoires pour me serrer très fort.
Ils mettront leur vie en "je", prendront des risques et certains finiront même dans une poubelle. On ne sait jamais... j'écris mes cris.
Et là, jusqu'arrive ce temps où ils cesseront de me dicter ou ne trouveront plus leur réconfort ou après avoir tout retiré avec soin, bien que rien ne soit entièrement  achevé, malgré tout, j'aurai toujours essayé d'écrire à ce que ma vie ressemble à mon livre préféré...

Bien à toi
Toi qui me lis
Me lis et me le dis
Sincèrement merci ⚘️

© Shanyce Sarah
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